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Volume 5, Issue 1
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1) Plan national pour la reprise et la résilience

Carlo Capotondi;Gian Marco Contessa;Marco D’Arienzo
DOI: https://doi.org/
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Abstract

Le capital-investissement est un sujet qui a attiré beaucoup d’attention ces dernières années. Cet article examine la tendance croissante de l’implication du capital-investissement dans le secteur de la santé. En examinant les facteurs à l’origine de cette poussée, il se penche sur les implications et les changements potentiels dans le paysage de l’industrie. Soutenue par deux analyses de rentabilisation convaincantes, cette analyse fournit des exemples concrets illustrant l’impact du capital-investissement sur le secteur de la santé. Les conclusions révèlent que cet investissement comporte à la fois des défis et des opportunités.

1. Le Plan National de Relance et de Résilience T(NRRP) et son impact
Le Plan national pour la reprise et la résilience (NRRP) est un plan ambitieux et complet élaboré par l’Union européenne (UE) pour relever les défis économiques et sociaux posés par la pandémie de Covid-19. Le plan définit la manière dont les pays de l’UE utiliseront les fonds de l’initiative NextGenerationEU pour soutenir leur reprise économique et construire un avenir plus durable et résilient. Les réformes et les investissements dans le plan de l’Italie, approuvé par le Conseil le 13 juillet 2021, tel que modifié le 19 septembre 2023, l’aident à devenir plus durable, plus résilient et mieux préparé aux défis et aux opportunités offerts par les transitions verte et numérique. Entre autres choses, le Plan national de rétablissement et de résilience apporte des améliorations significatives dans les soins aux patients dans le secteur de la santé. L’augmentation du financement facilite l’acquisition d’équipements de pointe et le développement de techniques avancées d’imagerie/thérapie. Nous espérons que cela conduira à des diagnostics plus précis et plus opportuns, permettant aux médecins de fournir des traitements plus ciblés et plus efficaces. En outre, le plan met l’accent sur le recrutement et la formation de professionnels de la santé qualifiés, améliorant encore la qualité des soins fournis aux patients. L’amélioration de l’accès aux services de radiologie, de médecine nucléaire et de radio-oncologie, la réduction des temps d’attente et l’amélioration de l’expérience des patients sont quelques-uns des résultats notables de ce plan. En particulier, les domaines suivants bénéficieront des investissements envisagés dans le Plan national de relance et de résilience :
Remplacement d’équipements obsolètes utilisant des rayonnements ionisants : l’utilisation de la technologie des rayonnements ionisants dans les soins de santé progresse à un rythme extraordinaire et toujours plus rapide. Les départements de radiologie, de radiothérapie et de médecine nucléaire sont en mesure d’améliorer à la fois leurs normes de soins et leur efficacité grâce aux progrès continus. Dans le cadre du Plan national de relance et de résilience, une attention particulière a été accordée au remplacement des équipements obsolètes utilisant des rayonnements ionisants. Cette initiative reconnaît l’importance d’avoir une technologie de pointe dans le domaine de la radiologie, de la radio-oncologie et de la médecine nucléaire pour améliorer les soins aux patients et la précision du diagnostic. Un équipement obsolète peut entraîner une qualité d’image sous-optimale, des temps d’examen plus longs et des capacités diagnostiques/thérapeutiques limitées. En allouant des ressources pour le remplacement de ces équipements, le plan vise à améliorer l’efficacité et l’efficience des procédures de médecine radiologique/nucléaire et des traitements de radiothérapie. La mise à niveau vers des systèmes d’imagerie modernes, tels que la radiographie numérique, la tomodensitométrie (CT) et l’imagerie par résonance magnétique (IRM), permet non seulement des diagnostics plus rapides et plus précis, mais contribue également à réduire les temps d’attente des patients et à améliorer les résultats globaux des soins de santé. Dans le même ordre d’idées, les équipements de radiothérapie de pointe, tels que les accélérateurs linéaires avancés avec radiothérapie guidée par l’image (IGRT) et la radiothérapie modulée en intensité (IMRT), peuvent fournir des doses de rayonnement plus ciblées et plus précises, épargnant les tissus sains tout en traitant efficacement les tumeurs. Le remplacement d’équipements radiologiques obsolètes dans le cadre du Plan national de récupération et de résilience signifie un engagement à fournir une technologie de pointe aux prestataires de soins de santé, assurant la prestation de soins de haute qualité aux patients.
Normes de sécurité améliorées : l’un des principaux objectifs du Plan national de rétablissement et de résilience est l’amélioration des normes de sécurité dans l’utilisation médicale des rayonnements ionisants. Le plan met l’accent sur la mise en œuvre de protocoles et de directives stricts pour assurer la manipulation et l’administration sûres des rayonnements dans les établissements de soins de santé. Une formation et une éducation adéquates pour les professionnels de la santé impliqués dans les procédures de radiation sont priorisées afin de minimiser les risques associés à l’exposition aux rayonnements ionisants. En appliquant des mesures de sécurité robustes, le plan protège les patients, les prestataires de soins de santé et le grand public, en atténuant les effets indésirables potentiels des rayonnements ionisants.
Recherche et développement : le Plan national de relance et de résilience reconnaît l’importance de favoriser la recherche et le développement dans le domaine de l’utilisation médicale des rayonnements ionisants. L’augmentation des investissements dans ce domaine a conduit à des progrès significatifs dans les techniques de radiothérapie, telles que la radiothérapie modulée en intensité, la radiochirurgie stéréotaxique et la curiethérapie. Ces innovations ont révolutionné le traitement du cancer, permettant un ciblage précis des tumeurs tout en épargnant les tissus sains. En outre, le plan a soutenu les efforts de recherche visant à explorer d’autres applications des rayonnements ionisants dans des domaines tels que la médecine nucléaire et l’imagerie moléculaire, ouvrant la voie à de futures percées médicales. La transformation numérique est un autre domaine important dans lequel le NRRP peut soutenir l’innovation en matière de soins de santé. Les technologies numériques telles que l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique peuvent aider les radiologues à interpréter les images plus précisément et plus efficacement, permettant des diagnostics plus rapides et plus précis. De même, l’IA a le potentiel d’améliorer la précision, la précision, l’efficacité et la qualité globale de la radiothérapie pour les patients atteints de cancer. Le NRRP comprend des investissements dans les infrastructures numériques, telles que les connexions à haut débit, qui peuvent soutenir le développement et le déploiement de ces technologies dans les soins de santé.
Renforcement des infrastructures de santé : le Plan national de relance et de résilience a alloué des ressources pour renforcer les infrastructures de santé liées à l’utilisation médicale des rayonnements ionisants. Cela comprend la rénovation et l’expansion des départements de radio-oncologie, des installations de radiologie et des unités de médecine nucléaire. La modernisation de l’infrastructure permet aux prestataires de soins de santé de répondre à la demande croissante de services diagnostiques et thérapeutiques radiologiques, garantissant ainsi un accès rapide aux patients. En outre, le plan met l’accent sur la mise en place de programmes complets de radioprotection et de mesures d’assurance qualité, favorisant une culture d’excellence et de responsabilité dans la prestation de services de radioprotection.
Collaboration et partage des connaissances : le Plan national de rétablissement et de résilience encourage la collaboration entre les établissements de santé, les organismes de recherche et les parties prenantes de l’industrie impliquées dans l’utilisation médicale des rayonnements ionisants. Les réseaux de collaboration favorisent le partage des connaissances, les collaborations de recherche et la diffusion des meilleures pratiques. Ces partenariats facilitent l’échange d’expertise, les avancées et les protocoles d’assurance qualité, assurant des normes uniformes et une amélioration continue sur le terrain. En favorisant la collaboration, le plan crée un environnement dynamique qui stimule l’innovation et contribue au développement de nouvelles techniques et technologies. L’investissement dans la résilience peut aider les prestataires de soins de santé à se préparer et à réagir à de futures crises telles que des pandémies ou des catastrophes naturelles, en veillant à ce que les services d’imagerie essentiels restent disponibles pour les patients.

2. Un accent sur le Plan national italien de relance et de résilience
Le plan de relance et de résilience de l’Italie vise à répondre au besoin urgent de favoriser une reprise forte et de préparer l’Italie à l’avenir à la suite d’une crise sans précédent provoquée par la pandémie. L’Italie deviendra plus résiliente, durable et bien préparée aux opportunités et aux défis présentés par les transitions verte et numérique grâce aux réformes et aux investissements dans le plan. Le NRRP italien a été lancé par le gouvernement italien et approuvé par l’Union européenne (UE) en avril 2021. Il vise à moderniser les infrastructures du pays et à les rendre plus résilientes aux défis futurs. Il comprend une série de mesures visant à améliorer la compétitivité de l’Italie, à renforcer la cohésion sociale et à accélérer la transition du pays vers une économie plus durable et numérique. Selon le règlement sur la facilité pour la reprise et la résilience, toutes les réformes et tous les investissements doivent être mis en œuvre d’ici août 2026. Le PNRR total comprend un financement de 191,5 milliards d’euros, dont 68,9 milliards d’euros sont destinés à l’investissement et 122,6 milliards d’euros à la réforme [1]. Le plan comprend 58 réformes et 132 investissements pour y parvenir. Les investissements se concentrent sur six domaines (ou missions) clés, notamment la numérisation, les infrastructures durables, la transition verte, l’éducation et la recherche, l’inclusion sociale et la santé. Ces investissements visent à stimuler la croissance économique, à créer des emplois et à améliorer le bien-être des citoyens italiens. L’un des principaux axes du NRRP est le système de santé, avec un financement important alloué à l’amélioration de la qualité des soins et des infrastructures dans les hôpitaux et les établissements médicaux. La sixième mission concerne la santé, un secteur critique qui a été confronté à des défis historiques au cours de l’année écoulée. L’impact de la crise de la Covid-19 sur les systèmes de santé a démontré l’importance d’un droit à la santé complet, équitable et uniforme sur l’ensemble du territoire national. De plus, la pandémie a remis le bien-être personnel au centre de l’agenda politique. Les réformes et investissements proposés par le plan dans ce domaine ont deux objectifs principaux : renforcer les capacités de prévention et de traitement du système national de santé au profit de tous les citoyens pour assurer un accès équitable et universel aux soins, et promouvoir l’utilisation de technologies innovantes en médecine. La mission 6 du PNLP est divisée en deux composantes :
– M6C1 : Réseaux de proximité, installations et télémédecine pour l’assistance sanitaire territoriale. Les mesures de cette composante visent à renforcer les services fournis sur le territoire en améliorant et en créant des installations et des centres locaux (tels que les maisons communautaires et les hôpitaux communautaires), en renforçant les soins à domicile, en développant la télémédecine et en s’intégrant plus efficacement à tous les services sociaux et de santé.
– M6C2 : Innovation, recherche et digitalisation du Service National de Santé. Les mesures incluses dans cette composante permettront le renouvellement et la modernisation des structures technologiques et numériques existantes, l’achèvement et la diffusion du dossier de santé électronique (DSE), une meilleure capacité de fourniture et de suivi des niveaux essentiels d’assistance (LEA) grâce à des systèmes d’information plus efficaces. Des ressources importantes sont également allouées à la recherche scientifique et à la promotion du transfert de technologie, ainsi qu’au renforcement des capacités et du capital humain du Service national de santé par l’amélioration de la formation des ressources humaines.
Le NRRP a alloué un total de 15,63 milliards pour les deux composantes de la mission. Dans l’ensemble, le NRRP italien peut jouer un rôle essentiel dans l’innovation et l’amélioration de la qualité des soins dans l’utilisation des rayonnements ionisants dans les soins de santé. En soutenant les investissements dans la numérisation, les infrastructures durables, la santé, la résilience, l’éducation et la recherche, et l’inclusion sociale, le plan peut aider les prestataires de soins de santé à fournir des diagnostics plus précis et des thérapies efficaces, à réduire les temps d’attente et à améliorer les résultats pour les patients. Le NRRP représente un investissement important dans l’avenir de l’utilisation médicale des rayonnements et a le potentiel de transformer le domaine dans les années à venir.

3. Impact du NRRP en radiologie
L’infrastructure hospitalière technologique et numérique italienne est gravement obsolète et déficiente dans de nombreux établissements. L’efficacité du système et la qualité des services sont menacées, ce qui pourrait nuire à la confiance du public dans le système de santé. L’un des défis les plus ambitieux du NRRP est la modernisation des équipements technologiques dans les hôpitaux italiens, avec un investissement pour la recherche de nouveaux équipements de haute technologie. Comme prévu, 15,63 milliards d’euros (représentant 8,16 % du total) seront alloués à la santé (missions M6C1 et M6C2) pour soutenir des réformes et des investissements importants pour le Service national de santé à mettre en œuvre d’ici 2026. Un rapport récent de l’OASI montre un indice d’obsolescence des installations et équipements dans les hôpitaux publics à 79% [2]. En outre, selon Confindustria Medical Devices Observatory [3], qui a analysé l’état d’obsolescence du parc technologique d’imagerie diagnostique dans les établissements de santé publics et privés italiens. En 2021, près de 37 000 appareils d’imagerie diagnostique en Italie n’étaient plus alignés sur le niveau actuel d’innovation, avec 95 % des équipements de mammographie conventionnels au-delà du cycle de mise à jour, ainsi que 54 % des résonances magnétiques nucléaires, 42 % des tomodensitomètres et 51 % des TEP (figure 1). Un examen plus approfondi des différences dans la distribution géographique des tomodensitomètres, des scanners IRM et du matériel de mammographie est fourni dans les figures 2 à 4, respectivement. Le PNRR prévoit un investissement pour acheter et tester au moins 3 100 appareils d’ici la fin de 2024 pour remplacer les appareils obsolètes et inutilisables. L’investissement prévu de 4,05 milliards d’euros porte simultanément sur trois fronts pour améliorer l’équipement technologique du système national de santé et donc la qualité des services fournis. Il s’agit des mesures suivantes :
– la modernisation numérique du parc technologique des hôpitaux par l’achat de 3.133 nouveaux appareils de haute technologie à grande échelle (tomodensitomètres, appareils d’IRM, accélérateurs linéaires, systèmes de radiologie stationnaires, systèmes d’angiographie, caméras gamma, caméras gamma/ tomodensitomètres, appareils de mammographie et appareils à ultrasons) âgés de plus de 5 ans ;
– des interventions visant à augmenter le niveau de numérisation de 280 établissements de santé qui abritent des salles d’urgence et d’admission (DEA) de niveau I et II ;
– enfin, l’intervention (mise en œuvre de l’article 2 du décret législatif n ° 34/2020) prévoit le renforcement structurel des hôpitaux SSN par l’adoption d’un plan spécifique d’amélioration des services hospitaliers pour assurer : (i) l’augmentation de la capacité des lits de l’unité de soins intensifs (+3 500 lits) pour assurer la norme de 0,14 lit pour 1 000 habitants et les soins semi-intensifs (+4 225 lits) ; (ii) la consolidation des voies séparées au sein du service des urgences ; (iii) une augmentation du nombre de véhicules pour le transport secondaire.


Fig. 1. Parc technologique d’imagerie diagnostique utilisé dans les établissements de santé publics et privés italiens en 2021, tel que rapporté par l’Osservatorio parco installato (OPI) di Confindustria Dispositivi Medici. Source : https://www.confindustriadm.it/ parco-installato-dati-2021/.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Fig. 2, 3, 4.
Distribution de 2 178 tomodensitomètres (image de gauche), 1 179 scanners IRM fermés (image du centre) et 2 039 systèmes de mammographie numérique (image de droite) considérés comme étant utilisés d’ici la fin de 2021 dans les établissements de santé publics et privés en Italie. Source : Osservatorio parco installato (Opi) di Confindustria Dispositivi Medici, https://www.confindustriadm. it/parco-installato-dati-2021/.

Les dépenses totales pour l’investissement s’élèvent à 4,05 milliards d’euros. Ce montant comprend également la part déjà incluse dans la tendance (et s’élevant à 1,41 milliard d’euros) liée aux projets déjà lancés par le ministère de la Santé pour renforcer structurellement le SSN dans le secteur hospitalier, qui sont en cours de préparation pour faire face à l’urgence Covid 19 conformément à l’article 2 susmentionné du décret législatif n ° 34/2020. En ce qui concerne les frais, on peut dire ce qui suit :
– Dépenses de 1,19 milliard d’euros pour le renouvellement des équipements médicaux. Ces dépenses concernent environ 0,60 milliard d’euros pour le remplacement de 1 568 équipements d’ici le troisième trimestre de 2023 et environ 0,60 milliard d’euros pour le remplacement des 1 565 équipements restants d’ici la fin de 2024.
– Dépenses de 1,45 milliard d’euros pour la numérisation des AED des phases I et II (dont 1,09 milliard d’euros pour la numérisation de 210 unités d’ici le premier trimestre de 2024 et 0,36 milliard d’euros pour la numérisation de 70 unités supplémentaires d’ici la fin de 2025). La publication de la procédure d’appel d’offres et la signature des contrats avec les prestataires sont attendues pour le troisième trimestre 2022.
– Dépenses totales de 1,41 milliard d’euros d’ici le second semestre 2026 pour le renouvellement des capacités de lits existantes en USI et en semi-USI, la modernisation des salles d’urgence et l’augmentation du nombre de véhicules pour le transport sanitaire secondaire (projet déjà initié).
Le nombre et les types d’unités à remplacer sont : 340 CT (128 tranches), 190 unités de systèmes d’IRM 1,5 T, 81 accélérateurs linéaires, 937 systèmes de rayons X fixes, 193 angiographies, 82 caméras gamma, 53 caméras gamma CT, 34 PET, 295 unités de mammographie, 928 unités d’échographie.
Chaque hôpital numérique devrait disposer d’un centre de traitement des données nécessaire à l’informatisation de l’ensemble de la structure hospitalière, d’un nombre suffisant de technologies informatiques matérielles et logicielles, de technologies électromédicales et de technologies supplémentaires nécessaires à l’informatisation de chaque service hospitalier. L’équipement sera installé là où il est nécessaire, en fonction de l’objectif pour lequel il est destiné, de la zone où il doit fournir des soins de santé et de la complexité des services diagnostiques et thérapeutiques qu’il est nécessaire de fournir. L’opportunité offerte par le Plan national de relance pour le renouvellement de la technologie d’imagerie diagnostique est unique et ne doit pas être gâchée. Cependant, une perspective plus large est nécessaire pour profiter de cette opportunité. Cela signifie prendre en compte les besoins réels et la pertinence de l’allocation, y compris le type d’équipement. Il ne suffit pas de simplement remplacer de vieux équipements pour faire du bon travail. Une évaluation des technologies de la santé est nécessaire pour une utilisation rationnelle et efficace des nouvelles technologies. Par exemple, en ce qui concerne l’imagerie par résonance magnétique (IRM), pendant des années, l’Italie était dans la partie supérieure du classement européen en données absolues sur le nombre de technologies, tandis que les données sur le nombre d’examens par habitant plaçaient la nation au bas de la moyenne. Il s’ensuit intuitivement que le taux d’utilisation moyen de chaque appareil est faible et bien inférieur à la moyenne européenne. En 2018, chaque appareil d’IRM en Italie a réalisé en moyenne 2 570 examens, contre 4 309 en Allemagne, 5 371 en Espagne et 8 095 en France.
Par conséquent, l’analyse régionale du remplacement de la technologie d’imagerie doit être effectuée avec soin et rigueur. Le remplacement d’une technologie obsolète dans un centre dont les performances sont nettement inférieures à l’indice de référence peut ne pas être approprié (la production annuelle de 4 000 à 8 000 examens IRM est considérée comme moyenne [4]). Au contraire, il conviendrait de concentrer les technologies dans des centres disposant de capacités de production adéquates.

4. Impact du NRRP en radiothérapie
La radiothérapie en oncologie bénéficiera également d’un financement au titre du NRRP. Les avancées technologiques significatives en radiothérapie oncologique nécessitent une mise à niveau des équipements, tels que les accélérateurs linéaires dans les hôpitaux italiens, qui sont souvent obsolètes et incapables de fournir le meilleur traitement aux patients. Selon un récent recensement des centres et équipements de radiothérapie en oncologie en Italie, il y a actuellement 430 machines de radiothérapie à faisceau externe en fonctionnement, dont 377 sont des accélérateurs linéaires et 53 machines sont capables d’effectuer une radiothérapie avec des technologies très complexes (30 machines pour les traitements volumétriques hélicoïdaux, 17 machines pour la radiochirurgie avec Cyber Knife et Gamma Knife, quatre accélérateurs hybrides à résonance magnétique et deux machines pour la protonthérapie). Parmi ces appareils, 45,5 % ont plus de 10 ans et 29 % ont plus de 12 ans. Ce besoin de modernisation a finalement été reconnu par les institutions, et l’espace consacré à ce sujet dans le Plan national de réhabilitation et de résilience est important. La valeur de cet investissement est avant tout une valeur de fonds propres. Il est nécessaire de s’assurer que toutes les régions italiennes ont la même capacité à fournir un traitement conforme aux normes internationales et utilisant les meilleures technologies possibles. En outre, les voyages d’espoir vers des endroits éloignés où le patient vit pour recevoir le traitement le meilleur et le plus avancé doivent être considérablement réduits. La situation est différente pour les équipements de haute technologie pour la radiothérapie, qui ne peuvent pas être bloqués dans tous les hôpitaux pour des raisons de coût, mais dont l’inclusion doit être reconnue organiquement dans toutes les régions sur la base de caractéristiques spécifiques (telles que l’expertise, le volume de traitement et d’autres facteurs).

5. Impact du NRRP sur la protection contre les rayonnements
Comme prévu, les mesures du NRRP comprennent l’achat d’environ 3 000 équipements hospitaliers pour remplacer les équipements obsolètes et hors service. Plus de la moitié d’entre eux (64%) seront des équipements utilisant des rayonnements ionisants et sont donc soumis aux dispositions de radioprotection du décret législatif n ° 101 du 31 juillet 2020. En ce qui concerne la mise en œuvre de cette mesure, il y a malheureusement encore des retards importants dans de nombreuses régions. Il est de la plus haute importance que la sécurité des traitements radiologiques, radiothérapeutiques et de médecine nucléaire soit garantie par des modèles organisationnels conformes à la loi et pas seulement par des équipements de pointe. En ce qui concerne les équipements radiologiques, le récent décret législatif 101/2020 met particulièrement l’accent sur le rôle du manuel qualité dans un programme d’amélioration continue des normes de qualité. En particulier, le cadre juridique actuel prévoit les mesures suivantes :
– Indication de la classe de dose absorbée pour les patients suite à un examen radiologique. Selon l’article 161, paragraphe 6, chaque rapport doit contenir des informations sur l’exposition aux rayonnements ionisants « consistant en une indication de la classe de dose (de I à IV) attribuable à l’examen en question ». La classe de dose doit être déterminée en fonction de la nature et des méthodes des examens radiologiques et de médecine nucléaire et des indications données par le spécialiste en physique médicale.
-Manuel de qualité et normes ad-opted. L’article 164 impose au responsable de l’établissement radiologique de rédiger un manuel de qualité contenant « les normes adoptées pour vérifier la qualité de la technique radio- logique et la qualité du diagnostic dans les procédures de radiodiagnostic » (Annexe XXVIII).
– Formation spécifique pour les travailleurs nouvellement embauchés. « L’employeur veille à ce que chaque travailleur exposé aux risques d’exposition aux rayonnements ionisants dans le cadre des tâches qui lui sont assignées reçoive une formation suffisante et appropriée en radioprotection, y compris une formation spécifique » (article 111). Une telle formation est obligatoire avant que les nouveaux employés ne prennent leurs fonctions.

6. Impact du NRRP en physique médiale
La physique médicale joue un rôle vital en radiologie, en radio-oncologie et en médecine nucléaire, contribuant à l’utilisation sûre et efficace des rayonnements dans ces disciplines. En radiologie, les physiciens médicaux assurent la performance optimale des équipements d’imagerie, étalonnent et maintiennent les niveaux de dose de rayonnement, et mettent en œuvre des mesures de contrôle de la qualité pour assurer des images précises et de haute qualité. Ils jouent également un rôle crucial dans l’optimisation de la dose, en veillant à ce que les patients reçoivent l’information diagnostique nécessaire tout en minimisant l’exposition au rayonnement du personnel patient [5]. En radio-oncologie, les physiciens médicaux collaborent avec les radio-oncologues pour élaborer des plans de traitement, calculer les doses de rayonnement et assurer l’administration précise du rayonnement aux tissus cancéreux. Ils effectuent des contrôles d’assurance qualité sur l’équipement de radiothérapie, vérifient l’exactitude du traitement et surveillent les doses de rayonnement des patients. En médecine nucléaire, les physiciens médicaux sont impliqués dans la manipulation et l’administration sûres des produits radiopharmaceutiques, en assurant des doses appropriées et en minimisant l’exposition aux rayonnements pour les patients et le personnel. Ils contribuent également à l’acquisition et à l’analyse des images, garantissant ainsi des informations diagnostiques précises. Dans l’ensemble, l’expertise des physiciens médicaux en radiologie, en radio-oncologie et en médecine nucléaire est indispensable pour fournir des soins sûrs et efficaces aux patients, optimiser la précision du diagnostic et garantir les normes les plus élevées de radioprotection. Dans cette optique, le NRRP italien aura également un impact sans précédent dans le domaine de la physique médicale. L’introduction de nouvelles technologies utilisant les rayonnements ionisants et le remplacement d’équipements obsolètes nécessiteront la mise en place de programmes d’assurance qualité robustes et l’exécution de tests d’acceptation sur toutes les nouvelles installations. Dans le cadre du Plan National de Relance et de Résilience (PNRR) et conformément au Décret Législatif 101/2020 précité, concernant les actions à mener dans différents secteurs des activités d’experts du spécialiste en physique médicale, les priorités suivantes peuvent être identifiées :
– Conformément à l’article 163 du décret législatif 101/2020, les essais de réception et de performance doivent être effectués sur toutes les nouvelles installations utilisant des rayonnements ionisants avant leur mise en service.
– Développement de nouveaux protocoles d’assurance qualité pour les équipements radiologiques médicaux mettant en œuvre des techniques précédemment indisponibles ou capables d’exécuter de nouveaux protocoles diagnostiques/ thérapeutiques.
– Identification des équipements radiologiques médicaux conformes aux exigences établies par la législation récente (décret législatif 101/2020, art. 163).
– Optimisation de toutes les pratiques radiologiques impliquant une exposition du patient, avec une attention particulière aux « Pratiques spéciales », telles qu’identifiées et définies à l’article 165 du décret législatif 101/2020, à savoir toutes les pratiques impliquant une exposition médicale des personnes : a) à l’âge pédiatrique ; b) exposés dans le cadre de programmes de dépistage ; c) exposés dans le cadre de pratiques radiologiques impliquant des doses élevées au patient (comme cela peut se produire dans le cas de la radiologie interventionnelle, de la tomodensitométrie, de la médecine nucléaire) d) subissant des traitements radiothérapeutiques.

7
Le plan national italien de relance et de résilience a actuellement un impact significatif sur l’utilisation médicale des rayonnements ionisants en Italie. Grâce à un financement accru, il a permis des progrès dans les soins aux patients, des améliorations technologiques, des améliorations de la sécurité et le développement des infrastructures. Ces changements positifs ont permis d’améliorer la précision du diagnostic, d’améliorer les résultats du traitement et d’optimiser l’expérience des patients. L’engagement du plan à investir dans l’utilisation médicale des rayonnements ionisants souligne l’importance de fournir des services de santé de haute qualité à la population italienne. En donnant la priorité à l’amélioration des soins aux patients, des normes de sécurité, de la recherche et du développement et des infrastructures de soins de santé, le plan est susceptible d’améliorer la prestation de services diagnostiques et thérapeutiques radiologiques. En conséquence, le PNRR a positionné l’Italie à l’avant-garde des progrès médicaux, assurant le progrès continu et le succès de l’utilisation médicale des rayonnements ionisants dans le pays.

Part:

Note

1
https://www.governo.it/sites/governo.it/files/PNRR. pdf (accessed on 5th May, 2023).
2
Rapporto OASI 2019, Osservatorio sulle Aziende e sul Sistema Sanitario Italiano, Centro di Ricerche sulla Ges- tione dell’Assistenza Sanitaria e Sociale (CERGAS) della SDA Bocconi School of Management Bocconi.
3
Report Osservatorio Parco Installato 2021 (Opi), Confin- dustria Dispositivi Medici.
4
European Society of Radiology (ESR) (2014), Re- newal of radiological equipment, «Insights into imaging», 5(5), pp. 543-546, DOI: https://doi.org/10.1007/s13244-014- 0345-1.
5
Contessa G.M., De Crescenzo S.A., Rossi P. (2021), The application of the optimization principle in the Italian and European context, «Radioprotection», 56(3), pp. 199-204.
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